Tout savoir sur la soudure TIG
Qu'est-ce que la soudure TIG ? Définition, fonctionnement et histoire
1.1 Que signifie "TIG" en soudage ?
La soudure TIG, pour Tungsten Inert Gas, est un procédé de soudage à l'arc électrique utilisant une électrode non fusible en tungstène et un gaz inerte (généralement de l'argon) pour protéger la zone de soudure contre l'oxydation et les impuretés de l’air.
Contrairement à d'autres méthodes comme le soudage MIG/MAG ou MMA, l’électrode en TIG ne fond pas. Elle sert uniquement à générer l’arc électrique. C’est cette chaleur intense qui fait fondre le métal de base ; un métal d’apport peut être ajouté manuellement pour renforcer l’assemblage si nécessaire.
La soudure TIG est réputée pour offrir :
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Une qualité de soudure exceptionnelle : cordons fins, réguliers, sans projections.
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Un contrôle précis du bain de fusion, idéal pour souder des matériaux fins ou réaliser des assemblages complexes.
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Une polyvalence maximale : capable de souder l'acier, l'inox, l'aluminium, le titane, le cuivre et bien d'autres métaux.
➔ Que ce soit pour assembler des pièces critiques en aéronautique, fabriquer des équipements médicaux, ou réaliser une ligne d’échappement inox sur mesure, la soudure TIG est le choix des artisans et industriels exigeants.
1.2 Origine et histoire du procédé TIG

(Je n'ai pas trouvé d'image d'archive, pour l'instant l'IA fera l'affaire haha)
Le procédé de soudage TIG est né dans les années 1940, en pleine Seconde Guerre mondiale. L’industrie aéronautique américaine, confrontée à la complexité du soudage de l’aluminium, cherchait une méthode fiable pour réaliser des assemblages solides et propres.
C’est Russell Meredith, ingénieur chez Northrop Aircraft Corporation, qui met au point le procédé, alors baptisé "Heliarc Welding" (car on utilisait à l'époque l’hélium comme gaz de protection).

L'invention du TIG a révolutionné le secteur en permettant :
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L'essor de la construction aéronautique en aluminium.
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Le soudage de métaux difficiles comme l’acier inoxydable, le magnésium ou le titane.
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L'accélération du développement industriel dans de nombreux domaines.
L'évolution du procédé TIG
Au fil des décennies :
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L’argon a remplacé l’hélium pour des raisons économiques et pratiques.
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Les postes à souder TIG sont devenus plus compacts, performants et accessibles au grand public.
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Le TIG s’est imposé comme un procédé incontournable, aussi bien dans l'industrie lourde que chez les artisans passionnés.
Aujourd'hui, on retrouve la soudure TIG dans des secteurs aussi variés que :
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La construction spatiale et aéronautique
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L’industrie agroalimentaire
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La construction navale
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L’univers du métal sur mesure (mobilier, lignes d’échappement, carrosseries personnalisées...)
➠ Maîtriser le soudage TIG, c’est accéder à un savoir-faire d’orfèvre où la précision, la patience et l’expertise font toute la différence.
2.1 Quel matériel est indispensable pour souder au TIG ?
Quel poste à souder TIG choisir ?
Le poste TIG doit offrir un amorçage HF (haute fréquence) pour éviter tout contact entre l’électrode et la pièce.
On distingue deux types de postes :
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DC (courant continu) : idéal pour souder l’acier et l’inox.
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AC/DC : indispensable pour souder également l’aluminium.
Quelle torche TIG utiliser ?
La torche TIG guide le courant, le gaz de protection, et parfois le métal d’apport.
Deux types existent :
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Torche refroidie par air : plus légère, parfaite pour les faibles intensités.
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Torche refroidie par eau : nécessaire pour les travaux lourds ou intensifs.
Le choix de la torche est crucial : privilégiez une bonne maniabilité et une poignée adaptée (droite, coudée ou ergonomique).
➠ Il existe une grande variété de torches TIG sur le marché. À chacun son ressenti, son besoin, sa prise en main : c’est votre outil de travail au quotidien, alors le confort et l’ergonomie doivent rester votre priorité.
➠ Pour vous aider à faire le bon choix, nous vous proposons une sélection de modèles dans la rubrique Buses/Torches.
Quelle électrode en tungstène choisir ?
Véritable cœur du procédé TIG, l’électrode en tungstène :
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Ne fond pas (ou très peu).
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Doit être soigneusement affûtée pour garantir un arc stable.
Types d’électrodes selon l’usage :
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🔴 Rouge (thoriée) : pour l’acier et l’inox (DC).
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🟢 Verte (pure) : pour l’aluminium (AC).
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🔵 Bleue (lanthanée) : polyvalente pour AC et DC.
Quel métal d'apport utiliser ?
Lorsque la fusion des pièces ne suffit pas, on utilise un fil d'apport, à choisir en fonction du matériau :
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Aciers doux → ER70S-2
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Inox → ER308L, ER316L
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Aluminium → ER4045, ER5356
Quel gaz de protection utiliser en soudure TIG ?
Le gaz de protection joue un rôle essentiel pour éviter l'oxydation de la soudure :
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Argon 100% est le choix standard pour la plupart des applications.
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Mélanges Argon + Hélium améliorent la pénétration et la fluidité sur les fortes épaisseurs.
💡 Important : Ajustez le débit de gaz. Trop peu = risque d’oxydation ; trop = turbulences qui perturbent le bain de fusion.
Proposition de tableau clair pour ce sous-chapitre :
Matériel |
Rôle |
Détail clé pour bien choisir |
Poste TIG |
Créer et contrôler l'arc |
Privilégier HF, AC/DC si alu |
Torche TIG |
Acheminer courant et gaz |
Air-cooled ou Water-cooled selon intensité |
Tungstène |
Canaliser l'arc |
Type de tungstène selon métal |
Métal d'apport |
Renforcer la soudure |
Alliage adapté au métal base |
Gaz de protection |
Protéger bain et électrode |
Argon pur ou Argon-hélium |
2.2 Principes de base du soudage TIG
Comment allumer l'arc en soudage TIG ?
Deux méthodes principales existent pour amorcer l’arc électrique :
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Amorçage HF (haute fréquence) : un petit "bip" discret précède l’apparition de l’arc sans contact avec la pièce.
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Amorçage Lift : on effleure légèrement la pièce avant de "décoller" pour générer l’arc (procédé moins propre, plus utilisé sur des postes simples).
Fusion avec ou sans métal d’apport en TIG
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Soudage autogène : uniquement les bords des pièces sont fondus ensemble, idéal pour les tôles fines.
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Soudage avec métal d’apport : on ajoute manuellement une baguette fine dans le bain de fusion pour renforcer l’assemblage.
Position et mouvement en soudure TIG
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Distance électrode/pièce : maintenir environ 2 à 4 mm.
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Angle de la torche : inclinaison d’environ 15° dans le sens de l’avancement.
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Vitesse de progression : constante, adaptée à la taille du bain de fusion.
Contrôle des paramètres en TIG
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Intensité (Ampérage) : à ajuster en fonction de l’épaisseur du métal.
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Débit de gaz : entre 7 et 12 l/min en utilisation standard.
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Pédale de contrôle (optionnelle) : permet d’ajuster l’intensité en temps réel pendant la soudure pour un meilleur contrôle.
2.3 Comment souder TIG selon le type de matériau ?
Soudage TIG de l’acier doux
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Courant DC.
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Tungstène lanthané recommandé.
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Gaz : argon pur.
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Métal d’apport : ER70S-2.
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➡️ Procédé assez tolérant, idéal pour débuter.
Soudage TIG de l’inox
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Courant DC.
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Excellente protection gazeuse indispensable pour éviter toute porosité.
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Tungstène : lanthané ou cérié.
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Métal d’apport : ER308L ou ER316L.
Soudage TIG de l’aluminium
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Courant AC obligatoire.
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Nettoyage d’oxyde intégré grâce au courant alternatif.
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Tungstène : pur (vert) ou zirconié (blanc).
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Métal d’apport : ER4045 ou ER5356.
Soudage TIG du titane
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Courant DC.
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Protection gazeuse maximale requise (souvent via caisson ou bouclier arrière).
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Tungstène : lanthané ou cérié.
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Gaz : argon ultra pur uniquement.
Matériau |
Courant utilisé |
Tungstène conseillé |
Gaz recommandé |
Acier doux |
DC |
Lanthané |
Argon pur |
Inox |
DC |
Lanthané ou cérié |
Argon pur |
Aluminium |
AC |
Pur ou zirconié |
Argon pur |
Titane |
DC |
Lanthané ou cérié |
Argon ultra pur |
2.4 Pourquoi bien choisir sa buse TIG est essentiel ?
Souvent négligée par les débutants, la buse de torche TIG est pourtant clé pour la qualité de la soudure.
À quoi sert la buse TIG ?
Elle guide et diffuse le gaz de protection sur le bain de fusion.
Un flux de gaz stable, propre et homogène est indispensable pour éviter la contamination, limiter l’oxydation et obtenir des soudures parfaites.
Comment choisir la bonne buse TIG ?
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Diamètre : plus la buse est large, plus la zone protégée est grande. Indispensable pour des matériaux sensibles comme l’inox ou le titane.
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Composition :
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Céramique (standard, résistante à la chaleur),
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Verre (meilleure visibilité du bain pour les travaux très précis).
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Avec ou sans diffuseur de gaz :
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Sans diffuseur : flux plus brut, suffisant pour des applications classiques.
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Avec diffuseur (Gas Lens) : flux laminaire et uniforme, parfait pour les soudures délicates ou difficiles d’accès.
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Quels risques en cas de mauvais choix de buse ?
Un mauvais choix peut entraîner :
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De l'oxydation,
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De la porosité,
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Une protection insuffisante en fin de cordon,
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Et des défauts esthétiques ou structurels importants.
Conclusion
Maîtriser les principes de base du soudage TIG, du choix de l’amorçage au bon matériel, est indispensable pour réaliser des soudures propres, solides et durables, quel que soit le métal travaillé.